Des possibilités de gérer durablement l’eau et l’énergie d’un chalet aux Pléiades

Voilà quinze ans que nous sommes montés en famille des Chevalleyres à Lally, passant alors du statut de locataire à celui de propriétaire d’un chalet à rénover pour en faire notre résidence en vue d’y couler une heureuse retraite. Chalet non excavé, le rez-de-chaussée en murs de pierre et étage en bois, alimenté en eau uniquement par une source privée, chauffé au mazout avec sa chaudière au cœur du chalet. Que pourrait-on mieux faire d’un point de vue écologique et énergétique ?

Ce bref article résume notre démarche progressive et à certains égards pionnière en vue d’une meilleure gestion de l’énergie et de l’eau. Ce témoignage pour faire suite à l’initiative du groupe de réflexion de l’ARP qui s’est promis de se revoir, en cercle élargi. Proposition est faite via l’ARP d’une visite « technique » de notre chalet ce printemps 2023 et pour partager un apéro !

Chalet

1ère phase : La rénovation de 2007

Création d’une véranda exposée plein sur de 30 m2 source de lumière et de chaleur passive… par beau temps. Isolation de tout l’étage boisé avec 15 à 20 cm de laine de pierre. Démontage de la chaudière et des radiateurs en vue d’un chauffage au sol alimenté par une pompe à chaleur puisant l’énergie dans une tranchée thermique de 250 m de longueur à 1 m20 de profondeur. Rendement : pour chaque kWh consommé par le compresseur, 4 kWh sont produits sous forme d’eau chaude sanitaire (53°C) et d’eau régulée automatiquement pour le chauffage au sol. Fini le mazout, le bruit, les odeurs. Le compteur à double tarif permet une économie de 22h à 06h.

2ème phase en 2016

Investissement de Fr. 24'000.- (à déduire Fr. 4500.- de rétribution fédérale et environ autant de réduction d’impôts) pour 34m2 de panneaux solaires photovoltaïques qui ont produit en moyenne 5800 kWh ces six dernières années. Il n’y avait pas de solution valable de stockage de l’énergie électrique à cette période, donc une autoconsommation réduite à 35%, les 65% de la production étant injectés sur le réseau pour un maigre revenu.

3ème phase de 2018 à 2019

Remplacement de la cheminée par un poêle danois Thermatec à pierre ollaire (coût Fr. 4800.- déductible aux impôts) de puissance 7.5 kW. Précieux appoint de chauffage en cette période de crise énergétique. Rendement 82%, réduction d’au moins 90% des particules fines rejetées dans l’atmosphère. Isolation du toit sous chevrons (coût Fr. 780.-) ce qui a réduit d’environ 20% les besoins de chauffage. Avec la satisfaction d’avoir accompli ce travail manuel moi-même !

4ème phase en 2021

Investissement de Fr. 15’000.- pour une batterie de stockage domestique Powerwall de 13.5 kWh, y compris une borne de recharge de puissance 11,2 kW pour un véhicule électrique. Achat (en leasing) d’une Hyundaï Kona 100% électrique équipée d’une batterie de 64 kWh, avec une autonomie de plus de 420 km. Nous roulions Diesel auparavant… quelle différence !

Pour conclure, voilà le bilan énergétique et financier des charges pour l’année 2022, couvrant les besoins énergétiques du chalet (chauffage et besoins domestiques) et de la voiture (13'000 km).

Coût total consommés du réseau : Fr. 1175.-, soit moins de Fr. 100.- par moi. Eh oui, c’est possible !

  • Consommé sur le réseau de la Romande : 6300 kWh, dont 61% de nuit à bas tarif
  • Consommé depuis les panneaux solaires : 5100 kWh, soit 81% d’autoconsommation
  • Injecté sur le réseau : 1200 kWh

A noter que le véhicule 100% électrique roule environ 8 mois par année à 95% sur l’énergie solaire recueillie sur notre toit. La prochaine génération « véhicule-réseau V2G » servira aussi de batterie domestique, moyennant une borne de recharge « intelligente » !

Lors de la visite ce printemps, nous parlerons aussi de la gestion de l’eau potable, d’arrosage et de l’évacuation des eaux de surface.

Gilles Vuataz
Février 2023

Schéma réseau

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